Bienvenue à notre randonnée audio-guidée par la vielle ville historique d’Otterndorf. Cette version française de la visite touristique de la ville a été traduit et enregistrée par des élèves du lycée „Gymnasium Otterndorf“ et du collège Pierre et Frauçois Pithou.

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Dis-moi, Muse, les exploits de l'homme qui a tant voyagé,
Qui s'est égaré si loin, après la destruction de la sainte Troie,
Il a vu beaucoup de villes et appris les coutumes, Et sur la mer,
il a enduré tant de souffrances innommables.
Ce sont les quatre premiers des 12 200 vers de l'Odyssée, la légende ancestrale qui raconte comment Ulysse doit errer pendant dix ans après la destruction de Troie, jusqu'à ce qu'il puisse enfin rentrer chez lui. Avec l'Iliade, l'Odyssée est considérée comme l'œuvre du génial poète Homère, dont le langage imagé a marqué toute la culture gréco-romaine et donc la culture européenne.
Au cours du 18e siècle, un nouvel enthousiasme pour l'Antiquité se fait jour. Dans l'art et l'architecture, on se sert volontiers du style de l'Antiquité classique, raison pour laquelle cette période artistique est également appelée "classicisme". En littérature aussi, on se tourne avec ferveur vers les classiques de l'Antiquité.
L'un des érudits les plus influents de ce mouvement est Johann Heinrich Voss. Il n'est pas seulement philologue et donc familier des langues anciennes, mais aussi poète de grand talent, doté d'un sens aigu de la langue. Il se passionne particulièrement pour l'œuvre d'Homère, c'est pourquoi il crée une traduction des épopées grecques anciennes en allemand, non, bien plus qu'une traduction, une transposition congéniale qui rend pleinement justice au caractère dramatique et lyrique de l'original. Plus tard, il traduit également Shakespeare et publie la première édition allemande des "Contes des 1001 nuits".
Même le prince des poètes, Goethe, est profondément impressionné. Il a fait savoir à son ami Eckermann : "Un homme comme Voß ne reviendra d'ailleurs pas de sitôt. Peu d'autres ont eu une telle influence sur la culture allemande supérieure que lui !"
Johann Heinrich Voß arrive à Otterndorf en 1778 en tant que recteur de l'école de latin, car il a promis à sa belle-mère d'exercer un "métier de pain". A cette époque, Voß est déjà père de trois enfants, on ne peut donc que comprendre son désir de sécurité matérielle. L'endroit lui plaît, de même que son lieu de résidence : "La maison est très confortable, à l'arrière un beau jardin ombragé avec un feuillage d'où je peux voir l'extérieur par-dessus la Medem". Pourtant, il ne s'installe pas durablement à Otterndorf. L'enseignement et ses exigences ne le rendent pas heureux. De plus, lui et sa famille tombent bientôt malades à cause de l'eau potable souvent trop salée et de la "fièvre des marais" qui sévit dans cette région humide, ce qui n'est rien d'autre que le paludisme. Au bout de quatre ans, le grand esprit quitte Otterndorf. Mais jusqu'à aujourd'hui, on se souvient volontiers de lui.